Blog du Groupe 7ème Versailles

News de Fravier L.

2 Octobre 2012 , Rédigé par Benoit Rousselot Publié dans #Anciens

IMG 7879R 1Chers famille et amis,
Voici maintenant un peu plus d’un mois que je suis arrivé ici en Thaïlande et le temps est venu de vous donner des nouvelles plus longues que ce que j’ai déjà pu vous raconter.
J’ai atterri le 27 août dernier et, après une semaine de passation avec le couple que j’ai remplacé entre Bangkok et, la ville où je suis, Mae Sot ; je me suis posé dans ma petite maison en bois au milieu de cette ville de 80 000 habitants. J’ai donc une vie de citadin dans une ville asiatique où se mélangent de nombreuses nationalités : les Thaï, les Birmans et les Chinois qui gèrent les commerces importants. Mae Sot se trouve à la frontière birmane (on s’y rend en 10 mn à moto) donc il y a beaucoup de réfugiés et la ville est connue pour ses bonnes affaires en pierres précieuses. Il y a aussi de nombreux Farang (« blanc » en thaï) qui travaillent pour des ONG qui s’occupent généralement d’un camp de réfugiés birmans de 40 000 personnes (!) juste à la frontière. On se déplace toujours à moto et la plupart du temps sans casques à 2, 3 voire 4 dessus !
C’est amusant de découvrir ces cultures bien différentes. Avant la Thaïlande c’était le royaume du Siam maintenant c’est le royaume de la bouffe, il y a des boui-bouis vous servant du riz et des soupes épicées tous les 50m. Il y a des portraits du roi partout (souvent très kitch, par exemple le roi avec un chat dans les bras sur fond de coeurs roses immondes dans une horloge). Les Thaï vous saluent en faisant le waï (les mains jointes en inclinant la tête), les birmans se mettent de la terre (Tanaka) sur le visage pour se protéger du soleil et moi je transpire beaucoup.
Pour ma part, ma mission se divise en 3 parties :
- 6h de cours par semaine dans une école birmane. Je donne des cours d’anglais à des élèves de 10 à 13 ans et à des élèves de 14 / 15 ans des cours de géométrie. Au programme style indirect, adverbes et théorème de Thalès, le niveau est vraiment bon !
- Accueil des volontaires qui passent quelques jours ici pour différentes raisons : renouveler leur passeport à la frontière birmane, transit pour aller dans une autre ville ou repos après quelques semaines éprouvantes dans la montagne. Il faut donc accueillir au mieux ces personnes et souvent leur remonter le moral ! Il y a au moins 2 passages de volontaires par semaine.
- Gestion de la coopérative de tissage pour l’association Terre Karen (http://www.terres-karens.org) en gérant les comptes et en faisant le lien entre Bangkok et les tisserandes dans la montagne. Dans les grandes lignes, on fait faire des produits chez les Karen dans la montagne à Mae Woei et ensuite je m’occupe d’envoyer ces produits à Bangkok ou en France.
Ma mission est karennent extraordinaire puisque je fréquente aussi bien les femmes d’expats de Bangkok, qui revendent nos produits Karen lors de ventes privées, dans leur appartement de 400 m² avec piscine, sonna et canapés de 10 mètres de long que les femmes tisserandes au fin fond de la montagne dans leur maison en bambous, en tenue traditionnelle souriantes mais édentées. C’est vraiment des mondes opposés mais il faut s’adapter et c’est génial ! Grâce à la coopérative j’ai la chance de beaucoup voyager pour des réunions ou pour transporter des produits entre Bangkok, les villages Karen, le Nord du côté du Mékong (j’y vais à la fin du mois) et bientôt les îles du Sud du côté de Kho Lanta.
L’autre aspect très enrichissant de ma mission est l’accueil de volontaires dans ma petite maison de Mae Sot. Les conditions de vie dans les villages Karen ne sont pas évidentes pour les autres volontaires donc ils redescendent régulièrement pour se poser 2 jours, manger autre chose que du riz, bien dormir, regarder un film et discuter. Quand il n’y a personne je suis donc tout seul mais la solitude n’est pour l’instant pas trop pesante.
J’ai eu la chance de vivre quelques moments incroyables depuis le début de ma mission, je ne pourrais pas tous vous les raconter mais voici quelques anecdotes :
Je me suis rendu à Mae Woei, après 4 heures de routes à moto aussi mauvaises pour les fesses qu’incroyables pour les paysages, pour un mariage Karen. Les mariages Karen, c’est simple on riz bien : alcool de riz, riz à la sortie, riz à l’entrée et riz au désert. On finit pas toujours très net mais on se souvient que ça se passe toujours dans le village de la fille, que les anciens chantent assis en cercle des complaintes sur un air monotone à la gloire des plus anciens qu’eux pendant 15h de suite (!), qu’on tue un cochon et des poules, que tout le monde est en costume traditionnel (tuniques blanches pour les femmes non mariées, noir et rouge pour les mariés, les hommes en veste rouge), qu’il y a une messe où personne ne sourit, que l’on doit boire de l’alcool de riz et que l’on repart à l’arrière d’un pick-up avec 21 autres Karen complètement saoul. C’était une expérience unique !
Un des meilleurs restaurants de Thaïlande se trouve à Mae Sot, on l’appelle le « Restaurant de la princesse » car quand la Princesse vient à Mae Sot il parait qu’elle va toujours là-bas. C’est un restaurant très haut de gamme au milieu d’une végétation luxuriante où nous sommes donc allés avec d’autres volontaires. Dans ce restaurant, l’addition salée s’élevait à 250 Baths par personne soit… 7 € !
Si un jour vous venez à Mae Sot vous croiserez des éléphants dans la rue !
Avis aux fumeurs, les cartouches de cigarettes à la frontière birmane coutent 120 Baths soit… 3 € !
La « piscine municipale » de Mae Sot mesure 15 mètres sur 4, une sorte de piscine de particulier au milieu d’un bidonville mais elle est très agréable.
Il n’y a pas de papiers toilettes dans les WC, il faut se débrouiller « avec le jet d’eau ».
A 6h du matin les rues sont investies par les moines bouddhistes qui mendient leur nourriture pour la journée.
Les femmes sont assises en amazone sur les porte-bagages de moto ou de vélo.
Tous ces petits détails me changent bien de notre quotidien en France et c’est un réel plaisir de découvrir cette culture totalement inconnue.
En tout cas je pense bien à vous tous et prie quotidiennement pour vous,
J’espère que vos rentrées respectives se sont bien passées,
Je vous embrasse,
Fravier

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